Vers un allongement des interdicions?

9 janv.2007

LE PRÉFET DE POLICE de Paris pourrait, dès la prochaine saison de football, bénéficier d'une nouvelle arme redoutable. En effet, la commission des Lois du Sénat examinera ce matin, en deuxième lecture, un amendement qui propose de durcir la procédure d'interdiction administrative de stade. Pratiquement, les modifications suggérées allongeraient de trois mois à un an la durée maximale de ces mesures. En outre, l'autorité administrative pourrait prononcer de telles interdictions dès qu'elle estime qu'« une personne constitue une menace pour l'ordre public à l'occasion d'une ou plusieurs manifestations sportives ». En clair, il n'y aurait plus besoin de mettre en évidence l'aspect répétitif des méfaits reprochés pour motiver ces décisions.

« Nous nous sommes rendu compte que les interdictions de stade sont utiles mais que leurs conditions d'application sont trop rigoureuses, explique Philippe Goujon, sénateur UMP de Paris, à l'origine du texte. Je propose que la mesure soit élargie. L'objectif est d'interdire de stade des individus qui représentent potentiellement un danger, si nécessaire sur la durée de toute une saison sportive. » Un spécialiste du dossier estime que « le sénateur Goujon demande un délai d'interdiction maximal d'un an en espérant en fait obtenir six mois ». Sans attendre le long cheminement parlementaire et l'éventuelle mise en application de ces modifications, pas avant l'été prochain, cet amendement est accueilli favorablement par toutes les tendances politiques.

« Il y aura unanimité autour de ce texte, assure Pascal Cherki (PS), l'adjoint aux sports de la mairie de Paris. Le groupe socialiste au Sénat travaillait à déposer un amendement allant dans ce sens. On veut éradiquer la violence des manifestations sportives. Il faut s'en donner les moyens par la loi. »