Banqueroute?

LES DRAMATIQUES incidents du 23 novembre dernier autour du Parc des Princes ont de lourdes conséquences financières pour le PSG. Le club de la capitale doit assumer la spectaculaire augmentation du nombre de policiers, gendarmes, stadiers et contrôleurs, affectés aux services de sécurité, mais aussi faire face à des recettes guichets, droits télé et produits dérivés en baisse. Différents documents à destination des signataires du contrat local de sécurité indiquent que la facture commence à peser. Elle pourrait encore s'alourdir si les mesures actuelles (fermeture de la tribune Boulogne, interdiction de vendre dans les quarts de virage, matchs programmés à 15 heures) ne sont pas assouplies.

Le club de la capitale, qui n'a pas souhaité commenter ces chiffres, est déjà pénalisé à hauteur de 1,8 M€ . Cette estimation tient uniquement compte des six matchs au Parc, disputés ou à venir, entre le 13 décembre et le 21 janvier (Panathinaïkos, Nice, Nîmes, Valenciennes, Toulouse, Gueugnon). Cette somme représente plus de la moitié du budget sécurité sur une saison du PSG (3 M€), ou encore près d'un an de salaire de Gallardo (2 M€ brut). Si l'on compare les prix pratiqués en début de saison et ceux d'aujourd'hui, la différence est démentielle:

Le devis de la police concernant :

-PSG - Lorient s'élevait à 35 000 € (500 hommes),
-PSG - Marseille s'élevait à 70 000€ (1 200 membres des forces de l'ordre).
-PSG-Nice s'élevait à 140 000€ (plus de 2 000 policiers et gendarmes ainsi que 700 stadiers,devis revu à la hausse de 65 000 €).
-PSG-Panathinaïkos, s'élevait à 130 000 € (plus 70 000 €).


La répercussion sur la vente de billets est également considérable. La fermeture du bas du Kop Boulogne, l'interdiction de vendre des billets dans les quarts de virage et les contrôles d'identité désormais exigés pour les ventes par correspondance ont fait chuter les affluences au point de tomber à 12 079 spectateurs dimanche dernier en Coupe de France contre Nîmes, la plus faible assistance au Parc depuis douze ans. Les plus grosses pertes sur ce poste ont été enregistrées lors de la réception de Nice, avec 240 000 € (28 341 spectateurs, contre 35 000 à 40 000 espérés). Pour les trois matchs à venir, le manque à gagner reste consistant : 80 000 € pour Valenciennes, 180 000 € pour Toulouse, 50 000 € pour Gueugnon.

La programmation quasi systématique des matchs à 15 heures, afin de bénéficier de la lumière pour mieux identifier d'éventuels fauteurs de trouble, empêche par ailleurs le PSG d'être diffusé en match décalé sur l'une des chaînes de Canal +.
Entre décembre et janvier, deux rencontres de L 1 étaient susceptibles d'intéresser la chaîne cryptée : PSG - Toulouse et PSG - Sochaux (27 janvier). Le club de la capitale pourrait chuter d'une place au classement de la notoriété en fin de saison et perdre ainsi au moins 300 000 €.
Le problème se reposera le 24 février, puisque PSG - Saint-Etienne risque d'être désigné comme match phare.

Seuls un rapide retour à la normale du dispositif de sécurité au Parc des Princes et une amélioration durable des résultats sportifs du PSG pourraient stopper l'hémorragie.